Charente

Même type de constat ici qu’en bien des territoires : la Charente est dans le « top 10 » des déserts médicaux des infirmiers libéraux ; 30% des communes n’ont plus de médecins généralistes ; le service d’oncologie à l’hôpital d’Angoulême a dû fermer (il faut aller jusqu’à Bordeaux, à 130 km);  40% des lits doivent fermer à l’hôpital de Ruffec (il y manque 12 infirmiers et 2 docteurs). En 2010, quand nous sommes arrivés ici mon mari et moi, il y avait 7 généralistes à Chalais ; il n’y en aura plus que 2 en 2022, qui prendront eux-mêmes leur retraite dans les 5 années à venir.

Enjeu sanitaire majeur qui met en danger la santé et la vie même de la population. Alors quoi ? La solution ne peut être que politique : la santé publique est une compétence de l’état, et l’accès aux soins un droit pour le citoyen, qui finance le système de santé par ses impôts et ses cotisations – et qui finance aussi les études de médecine. Et ce serait sans contrepartie ? Question éminemment républicaine. Le problème est grave, parfaitement identifié, il ne date pas d’hier et transcende les clivages partisans.

Des députés bougent, des sénateurs aussi. Mais en attendant que des lois soient votées, et leurs décrets d’application, il va se passer beaucoup trop de temps pour le citoyen « lambda » qui a besoin d’être soigné, et se voit refuser un rendez-vous par les médecins qu’il lui faut solliciter ailleurs (et parfois loin), qui « ne prennent plus de nouveaux patients ». Il y des années qu’on voit venir les choses. La population souffre. En silence jusque quand ?

Contact : Anne et Pierre ORTH, desertsmedicaux.charente@gmail.com – Lieu-dit La Danière, 10 rue Saint Vincent, 16210 Curac