La Fabrique de la région Pays de la Loire organisait un débat sur les déserts médicaux en présence d'intervenants représentant diverses parties concernées.
Direction des débats : Céline Véron
Participants : Sylvie Castaigne, Dominique Dhumeaux, Pascal Gendry, Maïna Houssier, Isabelle Juttin, Guillaume Garot et Jacques Corbin.
Un état de la situation est présenté via une vidéo : On parle de déserts médicaux depuis plusieurs années. En Sarthe, 50 000 patients n’ont pas de médecin traitant. Un tiers des praticiens a plus de 60 ans. L’espérance de vie a baissé de 2 ans.
Isabelle Juttin (médecin généraliste) : Témoigne en tant que médecin exerçant en milieu rural. Elle explique que les jeunes médecins hésitent à s’installer, faute de connaissance des modalités de création d’entreprise.
Sylvie Castaigne : le Ceseu a fait des propositions. La médecine telle que pratiquée ‘à l’ancienne’ n’existe plus et ne sera plus. Il convient de définir les soins primaires et de faire de la prévention en amont. Elle considère qu’il faut soutenir les vocations exprimées dès la fin de l’enseignement secondaire, pour que personne ne renonce à la médecine pour des raisons matérielles. Des conseils doivent être prodigués lors de la création d’un cabinet. L’on doit faciliter la coordination entre les différentes spécialités. Une des propositions concerne le conventionnement de manière sélective : si un énième médecin spécialiste s’installe dans une zone sur-dotée, il pourrait donner de son temps pour obtenir son conventionnement.
Guillaume Garot : Relève le sentiment d’injustice dans l’accès aux soins, plaide pour une régulation de l’installation et a fait des propositions de loi dans ce sens. Le travail en équipe est une idées interessante à creuser, car il convient tout de même que toute spécialité soit accessible par les patients.
Dominique Dhumeaux : Evoque l’étude Vigneron élaborée sur la base de chiffres nationnaux moulinés. La situation va s’aggraver dans les années à venir. Il parle de bombe à retardement social. AMRF a alerté régulièrement l’état et attend depuis 6 mois une réponse à la demande d’entretien avec Mr Veran.
Maïna Houssier : Représente le Marsouin, camion de prévention mobile, qui propose des campagnes dépistages, des conseils, et oriente éventuellement vers des praticiens si besoin. Ne pratique aucun soin.
Jacques Corbin (Asso de patients sans médecin) : A crée ce collectif en 2016, et représente les 9 millions de patients sans médecin. Pour lui, la médecine privée ne s’oppose pas à la médecine publique : elles se complètent. Nous ne pourrons créer de génération spontanée de médecins dans les années à venir. L’association a rencontré les élus, les ARS,...il faut des solutions pérennes avec des prises de décisions fortes.
Pascal Gendry : Lui penche pour plus d’aide aux maisons de santé, en contre partie d’engagements, comme ne jamais refuser de patients. Propose un travail en équipe des médecins et soignants en général dans les soins primaires.
Sylvie Castaigne : conclue en modulant les propositions faites : elle considère qu’il faut miser sur l’Attractivité plutôt que la Coercition. Elle met un bémol a la régulation d’installation telle que Guillaume Garot la voit. Elle met en garde sur les idées telle que le coût des études.
Pascal Gendry conclue que toute spécialité doit aussi être régulée, que salarier un spécialiste en cas de besoin doit être une possibilité. Enfin, ne pas opposer salariés et libéraux.
Jacques Corbin conclue que les patients se manifestent de plus en plus et que l’ACCDM entend présente un recours contre le conseil d’état.
Pour ceux que cela intéresse, le débat est encore accessible sur Facebook.